Friday, 1 July 2005

Chapitres 91 à 100



Chapitre 91. Soumission à la femme.


901.
Celui qui aime éperdûment sa femme et satis fait tous ses désirs n'acquiert pas la vertu, qui est  sa délicieuse compagne.  Cet amour est méprisé par celui, qui s'efforce d'acquérir la richesse.


902.
La fortune de celui qui préfère à sa masculinité la qualité féminine de sa femme, est une grande honte, non seulement pour les hommes, mais aussi pour lui-même.


903.
La peur, qui est la cause de l'humiliation de quelqu'un devant sa femme, le fait toujours rougir, quand il se présente devant les Bons (qui n'ont pas cette peur).


904.
Qui tremble devant sa femme n'obtiendra pas son salut.  De plus, s'il a le talent de gérer sa fortune, ce talent ne sera pas considéré par les Bons.


905.
Qui craint sa femme craindra toujours d'obliger les bonnes gens,
avec son pécule qu'il aura cependant gagné lui-même.


906.
Ceux qui craignent les bras vigoureux de leurs épouses, bien qu'ils vivent comme des héros qui ont gagné le ciel par leur bravoure, n'ont pas de virilité.
907.
La qualité féminine, de la femme, qui a de la pudeur, est supérieure en dignité, à la masculinité de celui qui fait, sans rougir, le service commandé par sa femme.


908.
Ceux qui se conduisent non selon leur gré, mais suivant le caprice de leur femme, ne subviendront pas aux besoins de leurs amis ni ne feront le Bien qui conduit au ciel.


909.
La charité, la richesse (qui permet de faire la charité) et les actes délicieux  ne se rencontrent pas chez ceux qui sont au service de leur femme


910.
Ceux qui ont l'esprit ferme et livré à la réflexion ne cèdent jamais à la sottise de raffoler de leur femme.

Chapitre 92. Les prostituées.


911.
Les paroles délicieuses des femmes qui portent bracelets et qui désirent un homme, par amour de son argent et non par amour de lui-même, engendrent la douleur dans la suite.


912.
Considérer la conduite des femmes sans qualité qui, en raison de la  fortune de quelqu'un, auprès de lui leurs propres qualités et, au lieu de s'unir à elles, les fuir.


913.
Le faux embrassement des femmes  vénales ressemble au toucher des croquemorts qui touchent, dans  une chambre  obscure,  le cadavre d'un étranger.


914.
Les gens d'esprit, qui recherchent et pratiquent la vertu, ne désirent pas la vile beauté des femmes qui, méprisant l'amour, ne convoitent que l'argent


915.
Ceux qui sont réputés par leur intelligence naturelle  encore  enrichie par les connaissances acquises par  l'étude, méprisent  la beauté abjecte des femmes qui, se livrent à tous ceux qui leur donnent de l'argent.


916.
Les hommes nobles, dont l'intelligence  et la bonne conduite répandent leur réputation dans le monde; ne touchent pas les bras des femmes qui vendent leur vile beauté pour de l'or, à tous ceux qui sont charmés ( par leur danse, leur chant et leur beauté ).


917.
Seuls, ceux qui n'ont pas la plénitude de la sagesse, touche les bras des femmes dont le cœur n'aspire qu'à l'or, et dont le corps s'unit à ceux qui le donnent.
918.
Pour les hommes, incapables de comprendre l'astuce des  femmes fourbes qui trompent par leur beauté, leurs paroles et leurs actes, l'union de celles-ci est, dit on, le charme des sirènes.


919.
Les bras délicats des femmes ornées de bijoux qui s'unissent à tous ceux qui les paient, sans distinguer les nobles des vils, sont l'enfer où s'ensevelissent les vils ignorants


920.
Les femmes à double cœur, l'alcool et le jeu, font les délices de ceux qui sont abandonnés par la Divine Fille (déesse de la Fortune.)

Chapitre 93. L’abstinence de l’alcool.


921.
(Les Rois) qui vivent avec l’amour de l’alcool ne sont jamais craints de leurs ennemis, et de plus, perdent la gloire acquise.


922.
Que (les gens d'esprit) ne boivent pas l'alcool, (qui émousse l'intelligence) et s'il y a des hommes qui désirent boire, que ceux qui ne recherchent pas l'estime dos gens honorables boivent.


923.
Se délecter à boire de l'alcool fait souffrir sa propre mère. Que doit-il en être, pour les hommes sages (qui ne peuvent supporter aucun vice) ?


924.
La qualité qui s'appelle pudeur tourne le dos à ceux qui sont adonnés à l'affreux vice de l'ivrognerie, que tout le monde méprise.


925.
Acquérir l'oubli de soi-même, en dépensant son propre argent, est la cause de l'ignorance du devoir, fruit des actes antérieurs.


926.
Ceux qui dorment ne sont autres que les morts; de même ceux qui boivent de l'alcool ne sont autres que ceux qui absorbent du poison.


927.
Ceux qui boivent en cachette et perdent ensuite connaissance, sont toujours la risée des habitants de la ville qui découvrent la vérité.


928.
Que ceux qui ont bu ne se donnent pas pour sobres, car la faute cachée apparaît avec évidence.


929.
Chercher à corriger un ivrogne, en lui citant un autre ivrogne comme exemple, équivaut à chercher un noyé avec une lampe.


930.
L'ivrogne qui rencontre un homme ivre, lors qu'il  n'a pas bu lui-même, 
ne se rend pas compte de l'état pitoyable où lui-même s'est trouvé,
lorsqu'il avait bu.

Chapitre 94. Jeu de hasard.


931.
Que l'on ait horreur du jeu de hasard, même si l'on a l'habileté de gagner,
car ce gain ressemble à l'hameçon amorcé, qui est dévoré par le poisson.


932.
Y a-t-il en vérité, une voie de vivre prospères en vertus et en richesses,
aux joueurs qui gagnent un, contre cent qu'ils perdent ?


933.
La richesse acquise et la source des revenus abandonnent, pour se réfugier en des mains ennemies, (le Roi) qui parie constamment ses Biens, sur les dés qui roulent.


934.
Il n'y a rien qui  conduit  aussi  sûrement à (a misère, que le jeu de hasard qui, outre qu'il cause une multitude de maux, ruine la gloire acquise.


935.
(Les Rois) qui ont aimé le jeu, qui ont raffolé de là maison du jeu et qui ont été fiera de leur habileté à lancer les dés, ont vécu pauvres, bien qu'ils eussent eu des richesses.


936.
Ceux qui sont dévorés par la déesse de la Misère qui, trouvant peu glorieux de dire son nom, s'appelle Jeu, ne seront pas rassasiés en ce monde et dans l'autre, et endureront les souffrances de l'enfer.


937.
(Le Roi ) qui dépense, dans la maison du jeu, tout le temps destiné à acquérir les vertus, les Biens et les plaisirs, perd les richesses à lui transmises par ses ancêtres et ses bonnes qualités.


938.
Le Jeu ruine la fortune de celui qui s'y livre, l'oblige à préférer le mensonge, éteint la grâce dans son âme et lui procure la misère, dans cette vie et dans l'autre.


939.
La gloire, la science, la fortune, l'aliment et le vêtement: ces cinq choses s'écartent du Roi qui prend le jeu pour son compagnon de divertissement.


940.
Plus le joueur perd, plus il aime à jouer.  De même, plus l'âme endure de souffrances, plus elle aime à vivre.

Chapitre 95. Le médicament.


941.
Les humeurs et gaz qui engendrent les maladies, par suite de l'excès ou de l'insuffisance de la nourriture et de l'activité sont, d'après le compte de ceux qui ont traité de la Médecine, au nombre de  trois,' à commencer  par l'a flatuosité.
942.
Le corps n'exige  pas de remède, si l'on ne mange qu'après s'être bien assuré, que ce que l'on a mangé a été digéré.


943.
Si la digestion  s'est faite, que l'on prenne de nouveaux aliments, en en connaissant la mesure: tel est le moyen de conserver pour longtemps le corps.


944.
Attendre que la digestion soit faite, et que l'appétit soit  aiguisé; prendre ensuite les aliments qui ne sont pas contraires au tempérament, d'après l'expérience.
945.
La vie ne court aucun risque si l'on prend des aliments qui conviennent, non dans la, mesure exigée par le goût, mais dans celle qui évite les maladies.
946.
La santé fleurit chez celui qui se nourrit ainsi connaissant le bien qui résulte d'une alimentation sobre; de même la maladie n'abandonne pas celui qui se nourrit à l'excès.


947.
Si, sans connaître (la nature de son estomac la nourriture et le temps qui lui conviennent), on mange plus que ne peut le rendre assimilable le suc gastrique, les maladies iront en se compliquant.


948.
Que (le médecin) diagnostique avec soin la maladie, qu'il en découvre la cause, qu'il sache le moyen de la guérir, et qu'il l'emploie sans commettre d'erreur.
949.
Que le Docteur (en médecine) tienne compte de la force du malade, de la gravité de la maladie et de l'occasion. Qu'il agisse ensuite selon les prescriptions de la science!


950.
Le médicament doit être considéré à quatre points de vue: le malade, le médecin, le remède et celui qui prépare le remède, (le pharmacien).

Chapitre 96. La respectabilité de la naissance.


951.
La droiture et la pudeur tout unies, ne se rencontrent naturellement que chez ceux qui sont nés dans une famille honorable.


952.
Bonne conduite, probité et pudeur: ces trois qualités sont innées chez ceux qui sont nés dans une bonne famille.


953.
Le visage épanoui, la libéralité, la bonne parole et la considération: tels sont les quatre attributs, propres à ceux qui sont nés dans une famille de sang non mêlé.


954.
Ceux qui sont nés dans une  famille honorable ne se livrent pas à des actes qui portent atteinte à la bonne conduite, même pour gagner des dix millions accumulés sur des dix millions.


955.
Ceux qui sont nés dans une vieille famille, ne changent pas leur naturel de faire des libéralités, même lorsque leur avoir a diminué.


956.
Ceux qui veulent se conformer aux traditions d'une famille sans tâche et qui, de fait vivent ainsi, ne font pas des actes frauduleux, ni ceux qui ne leur siéent pas.


957.
Les fautes de ceux qui sont issus d'une noble famille, (si légères soient-elles), paraissent   énormes, comme les taches de la lune.


958.
Si la dureté de cœur apparaît chez quelqu'un, qui descend d'une noble famille, (le monde) soupçonne la légitimité de sa naissance.


959.
La nature du sol est démontrée par la plante qui y pousse.  De même la noblesse d'une famille est démontrée par le langage de ceux qui y sont nés.


960.
Si quelqu'un aspire au Bien, il faut qu'il ait la pudeur.  S'il aspire à l'honneur de la famille il doit être humble envers tous.

Chapitre 97. l'honneur.


961.
S'abstenir des actes qui dégradent l'honneur de sa famille, si même ils doivent procurer une  gloire rare à obtenir.


962.
Ceux qui désirent conserver intact leur honneur ne se livrent pas aux vils actes, qui dégradent l'honneur de leur famille, ne serait-ce qu pour acquérir la gloire.
963.
Aux hommes bien nés, l'humilité est nécessaire lorsqu'ils prospèrent; et une allure pleine de majesté, lorsqu'ils déclinent.


964.
Les hommes qui appartiennent à une bonne famille ressemblent, lorsqu'ils sont dégénérés aux cheveux qui tombent de la tête.


965.
Ceux qui sont grands (déparia noblesse de leur famille) comme une montagne, se ravalent,  lorsqu'ils font un acte vil aussi petit qu'un grain de pois d'Amérique.
966.
Suivre ceux qui vous méprisent et vous tenir derrière eux, ne procurent pas la gloire en ce monde ni en celui des dieux? Quel autre profit pouvez-vous en retirer?


967.
Il vaut mieux mourir dans la pauvreté que vivre aux dépens de ceux qui vous méprisent.


968.
Lorsqu'il arrive de perdre l'honneur qui est la force de la noblesse, vivre (au lieu de mourir) pour conserver le corps, constitue-t-il un remède à l'immortalité ?
969.
Ceux qui ressemblent au cerf appelé Cavary qui perd sa vie en perdant un brin de sa laine, mettent fin à leurs jours, lorsqu'ils ne peuvent sauver leur honneur.
970.
Le monde célèbre toujours la gloire des hommes qui se tuent, pour ne pas subir un déshonneur.

Chapitre 98. La Grandeur.


971.
La grandeur est le zèle d'accomplir un fait' difficile au commun des hommes. La petitesse est de vivre sans ce zèle.


972.
La naissance est commune à tous les hommes, la grandeur ne l'est pas, à cause de la diversité de la conduite de chacun.


973.
Ceux qui n'ont pas accompli des actes dignes de remarque, ne deviennent  pas grands, par le fait d'être assis sur des sièges; ceux qui ont de nobles faits à leur actif, ne deviennent pas petits, par le fait d'être assis par terre.


974.
A la grandeur d'âme, celui qui a le pouvoir de se préserver (de toute faute), comme la femme qui a la fermeté de caractère, pour préserver (sa chasteté).


975.
Ceux qui ont (ainsi acquis) la grandeur, ne se privent pas (même en proie à la misère), de faire les choses qui sont difficiles (pour les autres) et ont la puissance de les mener à bonne fin, par des moyens adéquats.


976.
La résolution de vénérer les grands et de s'approprier leurs qualités ne germe pas, dans l'esprit des vulgaires.


977.
Si jamais le beau projet de vivre soumis aux grands se forme chez les gens de petit esprit, cela leur fait bientôt oublier le respect et les conduit plutôt à l'insolence.


978.
Ceux qui ont la grandeur d'âme vivent toujours modestement et sans prétention ; mais ceux qui ont la petitesse d'esprit vantent partout leurs talents.


979.
La qualité de la grandeur, est l'absence de l'arrogance, celle de la bassesse d'esprit est de finir dans l'arrogance.


980.
Ceux qui  ont la grandeur (d'âme) cachent les fautes du prochain; au contraire ceux qui ont l'esprit mesquin font du scandale, en les publiant.

Chapitre 99. Pratique de la vertu.


981.
Ceux qui. connaissant leurs devoirs, et ayant de bonnes dispositions pour les remplir, désirent pratiquer la vertu, ont naturellement, toutes les bonnes qualités.


982.
L'excellence des gens vertueux n'est que l'excellence de leurs qualités; celle des organes n'est pas excellence.


983.
L'affection envers tous, la honte des péchés, le secours aux infortunés, le culte des anciens et la véracité : voilà les cinq piliers qui supportent l'édifice de la vertu.


984.
L'austérité: c'est ne pas tuer aucun être vivant;  la vertu: c'est ne pas révéler les fautes d'autrui.


985.
L'habileté de faire réussir une entreprise réside dans l'humilité, avec laquelle on s'associe avec des gens compétents, c'est encore l'humilité,qui est l'arme des hommes vertueux, pour détruire la haine des ennemis.


986.
La pierre de touche de la vertu est la reconnaissance de la Supériorité, même lorsqu'elle se rencontre chez les inférieurs.


987.
Quel est donc le mérite de la vertu si l'on ne rend pas le bien à ceux qui vous ont fait du tort (offensés) ?


988.
La pauvreté n'est pas honteuse, pour celui qui a la force appelée vertu.


989.
Ceux qui sont le palladium de la vertu, restent fermes, ne s'écartent pas du (bon chemin), même si l'océan se soulève et déferle pardessus les bords, grâce au changement du temps.


990.
Si les hommes vertueux négligent la pratique de la vertu, la vaste terre elle-même ne pourra plus supporter son propre poids.

Chapitre 100. Civilité.


991.
Il est aisé d'acquérir la précieuse qualité appelée civilité, en se montrant affable envers  tous.


992.
L'affection envers tous et la naissance dans une famille honorable sont tous les deux, le moyen d'acquérir la civilité.


993.
La ressemblance des corps n'est pas ressemblance; celle des manières polies est la vraie ressemblance des hommes.


994.
Le monde loue la civilité de ceux qui se rendent utiles au prochain et à eux mêmes, par leur amour de la justice et de la vertu.


995.
Dénigrer quelqu'un, même par plaisanterie, lui cause la douleur; ceux qui se conduisent en connaissance des dispositions des autres qu'ils soient même ennemis, font preuve de civilité.


996.
La terre va son train ordinaire, parce qu'il y a toujours des hommes de savoir-vivre. Autrement, elle se réduira en poussière.


997.
Ceux qui manquent de civilité, bien qu'ils soient mordants comme la lime, ressemblent aux arbres, (qui n'ont qu'un sens : le toucher).


998.
C'est une faute que d'être impolis à l'égard de ceux qui ne sont pas amis, qui sont même ennemis.


999.
Cette vaste étendue de terre n'est pas éclairée même en plein jour, à ceux qui ne peuvent se réjouir avec tous, parce qu'ils n'ont pas la civilité.


1000.
La grande fortune que possède l'homme grossier est semblable au bon lait altéré par l'impureté du récipient qui le contient

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