Friday 1 July 2005

Chapitres 11 à 20



 Chapitre 11. Reconnaissance des bienfaits


101.
Le Ciel et la terre ne peuvent être la juste récompense du bienfait (provenant) de celui qui n’en a pas reçu.


102.
Un service rendu à propos, quelque minime qu’il soit, est plus grand que l’univers (si on en considère l’opportunité).


103.
L’exellence d’un service rendu sans que le prix en ait été pesé,
est si on la pèse, plus vaste que l’océan.


104.
Le bienfait reçu ne serait-il gros que comme un grain de mil, le considèrent comme aussi gros que le fruit du palmier, ceux qui en connaissent la valeur.


105.
La reconnaissance ne doit pas être à la mesure du bienfait reçu mais doit être proportionnée à la dignité de l’obligé.


106.
Que l’on n’abandonne pas l’amitié de ceux qui ont secouru dans le temps du malheur ! Que l’on n’oublie pas la qualité secourable des hommes sans péché ! 


107.
On doit se souvenir dans sept naissances,
l’amitié de ceux qui ont guéri ses douleurs.


108.
Il n’est pas bon d’oublier un bienfait reçu; mais il est bon d’oublier aussitôt le contraire d’un bienfait.


109.
Le souvenir d’un ancien bienfait efface une injure même mortelle/


110.
Il y a rémission pour les immolateurs de toutes les vertus, mais il n’y en a pas pour celui qui immole le bienfait

 Chapitre 12. La droiture


111.
La vertu appelée droiture est la seule bonne Elle s’acquiert par l’accomplissement des devoirs, sans considération d’ennemis,
d’étrangers ou d’amis.


112.
La fortune du Juste ne se dissipe pas;
elle se transmet intacte à sa postérité.


113.
Abandonner sur-le-champ la richesse acquise hors des règles de la Justice, quand bien même elle ne causerait que du bien.


114.
Quels sont les Justes et quels sont les hommes injustes? Ceci est mis en évidence par la présence ou l’absence des bons enfants.


115.
La misère et la prospérité sont le lot de tous; mais la gloire du Sage est de ne pas dévier, dans son cœur, des règles de l’équite.


116.
Si la volonté de quelqu’un, déviant du chemin de la Justice, pense à commettre l’injustice, qu’il sache que c’est pour son malheur.


117.
Le monde ne considère pas comme un mal la pauvreté de l’homme Juste.


118.
Tels que la balance qui d’abord a les plateaux en équilibre et qui pèse ensuite le poids à elle confié, les sages n’inclinent d’aucun côte et c’est là, leur parure.


119.
La justice est la droiture du langage: on l’acquiert par la constante stabilité de la volonté dans l’équité. 


120.
Le commerce prospère aux marchands qui veillent sur le bien d’autrui comme sur le leur.

 Chapitre 13. La modestie


121.
La modestie conduit à l’habitation des dêvas.
La fatuité précipite dans le lieu inhabitable des ténèbres.


122.
Il n’y a pas de bien plus précieux à la vie, que la modestie.
Qu’on la converse comme un bien précieux à garder !


123.
Quand quelqu’un acquiert la modestie, sachant que celle-ci est l’intelligence même. les grands (de ce monde) s’en aperçoivent et sa modestie lui donne la grandeur.


124.
La grandeur de l’homme qui, se maintenant dans la vie familiale,
est modeste, est plus imposante que celle da montagne.


125.
La modestie est bonne à tous; mais elle est de plus,
une richesse pour les riches.


126.
Si quelqu’un a, dans une vie, la puissance de dompter ses cinq sens, comme la tortue, cette puissance sera sa gardienne dans ses sept autres naissances.


127.
Ne peut-on maîtriser tous les sens? Que l’on garde au moins sa langue. Sinon, on souffrira tous les malheurs causés par l’intempérance du langage.


128.
Si par une seule parole blessante, quelqu’un cause de la peine à un autre, il perd tout le bénéfice de ses autres vertus.


129.
L’ulcère de la brûlure du feu guérite radicalement mais la plaie d’une brûlure de la langue ne guérit pas.


130.
Voici un homme qui continent sa colère et est versé dans les arts et les sciences. La vertu guette le moment d’entrer dans son cœur.
  
 Chapitre 14. La moralité


131.
Puisque la moralité honore tous les hommes,
il faut la conserver de préférence à la vie.


132.
Examinez, cherchez à connaître, en contenant votre volonté, vous decouvritrez à la fin que la moralité est votre seule compagne (pour le ciel). Donc, gardez la, même au prix des souffrances.


133.
La moralité dénote l’homme de race; l’immoralité place l’homme dans la classe inférieure.


134.
Le brhame, s’il oublie les vêdas, peut les réétudier,
mais s’il manque à la moralité, il perd sa caste.


135.
Pas d’enrichissement pour l’envieux: de même pas d’élévation pour l’homme sans mœurs.


136.
Ceux qui, sachant que dévier des bonnes mœurs crée le péché, ne s’écartent pas de la bonne conduite. sont ceux qui ont la force de la volonté.


137.
Par les bonnes mœurs, on obtient l’honneur;
c’est l’ignominie qui attend ceux qui s’en écartent.


138.
Les bonnes mœurs sont les semences de la vertu,
les mauvaises causent toujours la douleur.


139.
Même quand ils s’oublient, il est impossible aux gens de bonnes mœurs de proférer des paroles blessantes.


140.
Ceux qui ne savant pas conformer leur conduite au monde,
sont des ignorants, bien qu’ils aient beaucoup appris.

Chapitre 15. Ne pas convoiter la femme d’autrui


141.
L’homme qui a étudié les traités de la vertu et de la richesse ne commet pas la sottise de convoiter le femme, qui est le Bien du prochain.


142.
Parmi tous les pécheurs, il n’y a pas de plus sot que celui qui poussé par l’amour, se tient près de la porte du voisin.


143.
Celui qui désire pécher avec la femme d’un homme qui est convaincu de son innocence, ne se distingue guère du cadavre.


144.
Celui qui se rend, sans la moindre réflexion, chez la femme du prochain se perd, de quelque haute reputation, qu’il jouisse.


145.
Celui qui fréquente le femme du prochain parce qu’il en trouve l’accès facile, se rend coupable d’une faute irrémissible.


146.
La haine, le péché, la peur et la honte, tous les quatre sont inséparables du violateur du (foyer) conjugal.


147.
Celui qui ne convoite pas la femme d’autrui est le père de famille vertueux.


148.
Avoir la virilité de ne jamais désirer la femme d’autrui c’est la vertu des Sages et leur parfaite moralité.


149.
Qui mérite d’avoir tous les Biens de cette terre environnée de l’effroyable océan? C’est celui qui n’enlace pas les bras de la femme d’autrui.


150.
Qu’on commette même des péchés, au lieu de pratiquer la vertu !
Il est bon qu’on ne désire pas la femme d’autrui.

 Chapitre 16. Supporter les injures


151.
Ainsi que la terre supporte ceux qui la fouillent, supporter ceux qui vous offensent est la première des vertus.


152.
Il est bien de supporter toujours l’injure, mieux de l’oublier.


153.
Refuser l’hospitalité est la misère des misères souffrir le mal fait par ignorance est la force des forces.


154.
Qui désire la perfection, garde et converse sa patience.


155.
On n’estime pas ceux qui vengent les injures mais on honore dans son cœur et sans cesse comme de l’or, ceux qui les supportent.


156.
La vengeance est le plaisir d’un jour, la gloire acquise par le pardon des offenses dure jusqu’à la fin du monde.


157.
Il vaut mieux supporter une cruelle injure qui faire à l’offenseur le contraire de la vertu.


158.
Il faut vaincre par la digne patience, ceux qui offensent par orgueil.


159.
Ceux qui supportent les paroles ‘méprisables de ceux qui marchent hors la voie du bien ont la pureté du cœur, comme ceux qui ont renoncé au monde.


160.
Ceux qui se mortifient par le jeûne et supportent leur maladie sont grands incontestablement; mais ils ne viennent qu’après ceux qui supportent les paroles méprisables des autres.

 Chapitre 17. Ne pas envier


161.
Que l’on considère l’absence de l’envie eomme le chemin de la moralité.


162.
L’absence de l’envie envers qui que ce soit est de tous les Biens supérieurs, celui qui n’a pas d’égal.


163.
Celui qui envie le bonheur d’autrui sans s’en réjouir, ne désire pas,
dit-on, la vertu (pour le ciel) et la richesse (pour ici-bas). 


164.
Sachant la douleur causée par l’envie (au ciel comme sur la terre) que l’on s’abstienne de faire, par envie, les actes contraires à la vertu.


165.
La nature de l’envie est de causer le mal sans la participation des ennemis; l’envie à elle seule suffit donc pour (consommer la ruine de) l’envieux.


166.
La parenté de celui qui envie ce qui est donné à autrui,
périra, faute de nourriture et de vêtement.


167.
La déesse (de la Fortune) envie les envieux, les indique à sa sœur aînée (déesse de la Misère) et se sépare d’eux.


168.
Le vice sans égal appelé envie ruine la fortune de celui qui l’a et le précipite dans l’enfer.


169.
La prospérité de l’envieux et la misère du généreux sont matière à étonnement.


170.
Il n’y pas d’envieux qui aient prospéré, il n’y a pas non plus de généreux qui se soient ruinés.

 Chapitre 18. Ne pas convoiter


171.
Convoiter le bien d’autrui, sans penser que l’on abandonne la voie de la vertu, ruine la famille et fait commettre bien des péchés. 


172.
Celui qui craint le péché ne se livre pas à des actes méprisables, par la seule considération du profit.


173.
Qui aspire au bonheur céleste ne commet pas des actes non vertueux,
dans le désir de la faible satisfaction procurée par le vol.


174.
Les innocents qui sont assez intelligents pour vaincre les sens,
ne convoitant pas le bien d’autrui, parce qu’ils sont pauvres.  


175.
Aquoi sert la vaste connaissance acquise, grâce à une fine intelligence dans les savants ouvrages, si par esprit de cupidité, on se livre envers tout le monde, à des actes condamnés par cette connaissance.


176.
Qui aspire à la Grâce et vit dans la famille sera ruiné, si convoitant le bien d’autrui, il cède à de mauvaises pensées.


177.
Ne désire pas la richesse amassée avec cupidité,
ses fruits ne sont pas bons, quand on en jouit.


178.
La cause qui empêche la richesse de s’amoindrir c’est, quand ou l’examine, ne pas convoiter l’objet désire par le prochain.  


179.
La déesse (de la Fortune) juge digne de ses dons, celui qui a assez d’intelligence pour ne pas convoiter, et habitat sa maison.


180.
La convoitise (dont on ne pèse pas conséquences) cause la ruine;
l’absence de convoitise qui est une richesse, donne le succès.

 Chapitre 19. Ne pas calomnier


181.
Il est doux à celui qui ne pratique pas la vertu et qui commet même des péchés; de s’entendre dire: “ce n’est pas un calomniateur ”  


182.
Il est certes mauvais de dire du mal de la vertu et même de commettre des péchés; il est pire de calomnier quelqu’un, en son absence et de lui témolgner une fausse joie, en sa présence.


183.
Plutôt mourir que calomnier quelqu’un en son absence et le louer en sa présence. Une telle mort lui procurera les mérites dont parlent les traités de la morale.


184.
Parle à quelqu’un, en fixant ses yeux et sans ménagement,
mais garde-toi d’en dire du mal, en son absense.


185.
Bien que le calomniateur célèbre la vertu, son penchant à la calomnie révèle qu’il ne parle pas sincèrement.


186.
Parmi les défauts de celui qui calomnie, les plus honteux seront découverts et divulgués.


187.
Ceux qui ne savent pas, par des paroles captivantes, se faire des amis, calomnient même les parents et les forcent à se séparer d’eux.


188.
Que ne feront-ils aux étrangers ceux qui publient malicieusement les torts des proches?


189.
La terre supporte par charité, le fardeau de l’homme qui guette le départ de quelqu’un pour le calomnier.


190.
Y a-t-il douleur pour celui qui reconnaît ses torts, de la même manière qu’il découvre ceux du prochain.

 Chapitre 20. Ne pas proférer de vaines paroles 


191.
Celui qui indispose plusieurs par des paroles inutiles, est méprisé de tous.


192.
Tenir devant plusieurs, des discours dont on ne peut tirer profit, est pire que se livrer à des actes indésirables vis-à-vis des amis.


193.
Développer des sujets dont on ne peut tirer profit,
indique que l’orateur n’a pas la notion de la justice.


194.
Les paroles inutiles font disparaître les bonnes qualités de l’orateur.


195.
Même les hommes de qualité perdent leur grandeur et leur grandeur et leur célébrité, par de vains propos.


196.
N’appelle pas homme celui qui répète d’inutiles discours ;
appelle-le “grain sans substance” de l’humanité.


197.
Que le Sage tienne même des propos qui ne sont pas justes. Il est bon qu’il ne dise pas d’inutiles paroles.


198.
Les savants qui ont la capacité d’étudier les matières d’une rare utilité, n’emploient pas de mots qui ne soient pas d’une utilité effective.


199.
Les sages innocents ne profèrent pas des paroles inutiles, même par oubli.


200.
Que l’on tienne des discours utiles et que l’on s’abstienne de vains propos.

 

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